1 Convergence des Séries Numériques
1.1 Nature d'une série numérique
Définition : Soit une suite d'éléments de .
On appelle suite des sommes partielles de , la suite , avec .
On appelle suite des sommes partielles de , la suite , avec .
Définition : On dit que la série de terme général , converge la suite des sommes partielles converge.
Sinon, on dit qu'elle diverge.
Sinon, on dit qu'elle diverge.
Notation : La série de terme général se note .
Définition : Dans le cas où la série de terme général converge, la limite, notée , de la suite est appelée somme de la série et on note : .
Le reste d'ordre de la série est alors noté et il vaut : .
Le reste d'ordre de la série est alors noté et il vaut : .
Définition : La nature d'une série est le fait qu'elle converge ou diverge.
Etudier une série est donc simplement étudier une suite, la suite des sommes partielles de .
Le but de ce chapitre est de développer des techniques particulières pour étudier des séries sans nécessairement étudier la suite des sommes partielles.
Dans certains cas, on reviendra à la définition en étudiant directement la convergence de la suite des sommes partielles.
Le but de ce chapitre est de développer des techniques particulières pour étudier des séries sans nécessairement étudier la suite des sommes partielles.
Dans certains cas, on reviendra à la définition en étudiant directement la convergence de la suite des sommes partielles.
Remarque : La convergence d'une série ne dépend pas des premiers termes...
1.2 Exemple fondamental : les séries géométriques
Théorème : La série de terme général converge .
De plus, la somme est : .
De plus, la somme est : .
Preuve. pour . n'a de limite finie que si , cette limite est alors .
D'autre part, pour , diverge.
D'autre part, pour , diverge.
Remarque : La raison d'une suite géométrique est le coefficient par lequel il faut multiplier chaque terme pour obtenir le suivant.
La somme des termes d'une série géométrique convergente est donc : .
Ceci prolonge et généralise la somme des termes d'une suite géométrique qui est :
La somme des termes d'une série géométrique convergente est donc : .
Ceci prolonge et généralise la somme des termes d'une suite géométrique qui est :
Quand la série converge, il n'y pas de termes manquants...
La formule est la même.
La formule est la même.
1.3 Condition nécessaire élémentaire de convergence
Théorème : converge .
Preuve. converge converge vers converge vers .
Remarque : Si une série converge, son terme général tend vers 0.
Dans le cas où le terme général ne tend pas vers 0, on dit que la série diverge grossièrement.
Dans le cas où le terme général ne tend pas vers 0, on dit que la série diverge grossièrement.
1.4 Suite et série des différences
Théorème : La suite converge la série converge.
Preuve. On considère , sa suite des sommes partielles est avec
Les suites et sont de même nature, il en est de même de .
2 Opérations sur les Séries Convergentes
2.1 Somme de 2 séries
Théorème : et convergent et ont pour somme et converge et a pour somme .
Preuve. On applique simplement le théorème équivalent sur les suites, appliqué bien sûr aux suites des sommes partielles.
2.2 Produit par un scalaire
Théorème : converge et est de somme converge et est de somme .
Preuve. On applique encore le théorème équivalent sur les suites à la suite des sommes partielles.
Il y a bien sûr une notion sous-jacente d'espace vectoriel des séries convergentes. 3 Séries à termes positifs
3.1 Séries à termes positifs
Définition : On dit qu'une série est une série à termes positifs , .
Définition : On dit qu'une série est une série à termes positifs à partir d'un certain rang
3.2 Critère de comparaison
Théorème : et deux séries positives à partir d'un certain rang , telles que
Si converge, alors converge. Si diverge, alors diverge.
Preuve. Seule la première assertion est à montrer, l'autre est équivalente. On le montre pour les séries positives .
On pose , et , on a .
Les suites et sont croissantes et la deuxième converge.
On a donc . Ce qui prouve que est croissante majorée et donc converge.
Pour le cas de séries positives à partir du rang , on considère les sommes partielles ...
On pose , et , on a .
Les suites et sont croissantes et la deuxième converge.
On a donc . Ce qui prouve que est croissante majorée et donc converge.
Pour le cas de séries positives à partir du rang , on considère les sommes partielles ...
Exemple : Etudions la convergence de
C'est une série à termes positifs (ou plus simplement positive), on va pouvoir utiliser le critère de comparaison.
A l'infini, tend vers 0 et donc est une suite bornée par
On a donc ce qui donne qui est le terme général d'une série géométrique de raison donc convergente.
Ceci prouve que converge.
C'est une série à termes positifs (ou plus simplement positive), on va pouvoir utiliser le critère de comparaison.
A l'infini, tend vers 0 et donc est une suite bornée par
On a donc ce qui donne qui est le terme général d'une série géométrique de raison donc convergente.
Ceci prouve que converge.
3.3 Critère d'équivalence
Théorème : et deux séries positives à partir d'un certain rang , telles que :
alors et sont de même nature.
alors et sont de même nature.
Preuve. A partir d'un certain rang , on a .
Si converge, converge et donc converge.
Si converge, converge et donc converge.
On peut remarquer que le critère d'équivalence est, par liné arité, applicable à des séries de signe constant à partir d'un certain rang.Si converge, converge et donc converge.
Si converge, converge et donc converge.
Exemple : Etudions la convergence de .
C'est une série à termes positifs (ou plus simplement positive), on va pouvoir utiliser le critère d'équivalence. qui est le terme général d'une série géométrique de raison donc convergente.
Ceci prouve que converge.
C'est une série à termes positifs (ou plus simplement positive), on va pouvoir utiliser le critère d'équivalence. qui est le terme général d'une série géométrique de raison donc convergente.
Ceci prouve que converge.
3.4 Comparaison à une intégrale impropre
Théorème : Soit une application positive et décroissante sur ,
alors la série et sont de même nature.
Et si elles convergent,
alors la série et sont de même nature.
Et si elles convergent,
Preuve. Remarquons d'abord que, comme est croissante, converge la suite converge.
On prendra pour la démonstration . Comme décroit sur ,
On prendra pour la démonstration . Comme décroit sur ,
et en intégrant, comme on peut le voir sur la figure ci-dessous : .
d'où en sommant , ce qui assure le résultat.
Exemple : Etudions la convergence de définie par est positive, décroissante sur et converge et est de même nature que la série étudiée.
Ceci prouve que converge.
Ceci prouve que converge.
3.5 Règle de Riemann
Théorème : converge .
Ce sont les séries de Riemann.
Preuve. On compare cette série avec et le résultat est immédiat.
Ceci nous donne la règle de Riemann.Théorème : , alors : converge .
Preuve. Il suffit d'utiliser le critère d'équivalence et le théorème précédent.
3.6 Règle de d'Alembert
Théorème : une série à termes positifs non nuls (à partir d'un certain rang) telle que :
- si , diverge grossièrement,
- si , converge,
- et si , on ne peut pas conclure.
Remarque : Ce théorème est séduisant à priori, mais on tombe très souvent sur le cas douteux.
Il s'utilise souvent dans le cadre des séries entières qu'on étudiera dans quelques chapitres. Avec les séries numériques, il s'utilise principalement quand on se trouve en présence de factorielles ou de termes de nature géométrique du type : .
Il s'utilise souvent dans le cadre des séries entières qu'on étudiera dans quelques chapitres. Avec les séries numériques, il s'utilise principalement quand on se trouve en présence de factorielles ou de termes de nature géométrique du type : .
Preuve. Pour , la suite positive croit et ne tend donc pas vers 0. On a bien la divergence grossière.
Pour , à partir d'un certain rang .
et donc par récurrence très facile, pour , .
Cette dernière série est géométrique, le théorème de comparaison entre séries positives fournit le résultat.
Pour , à partir d'un certain rang .
et donc par récurrence très facile, pour , .
Cette dernière série est géométrique, le théorème de comparaison entre séries positives fournit le résultat.
Exemple : Etudions la convergence de
C'est une série à termes strictement positifs, on va pouvoir utiliser le critère de d'Alembert.
Ceci prouve que converge.
C'est une série à termes strictement positifs, on va pouvoir utiliser le critère de d'Alembert.
Ceci prouve que converge.
4 Séries Absolument Convergentes
4.1 Convergence absolue d'une série numérique
Définition : Une série est absolument convergente est convergente.
Une série convergente mais non absolument convergente est dite semi-convergente.
Une série convergente mais non absolument convergente est dite semi-convergente.
4.2 Convergence des séries absolument convergentes
Théorème : Toute série absolument convergente est convergente.
Preuve. Comme et , il suffit par linéarité de le montrer pour les séries à valeur réelle.
Pour celles-ci, on pose et .
Les séries et sont positives et , prouvent par comparaison que ces séries convergent.
Comme , on a bien converge.
Attention, ceci n'est pas une équivalence, on verra qu'il existe des séries semi-convergentes.Pour celles-ci, on pose et .
Les séries et sont positives et , prouvent par comparaison que ces séries convergent.
Comme , on a bien converge.
L'exemple le plus classique est
4.3 Un moyen classique de montrer une convergence absolue de série
Ceci n'est pas un théorème mais un procédé usuel qu'il faut justifier à chaque fois.Si il existe tel que , alors , comme converge, par comparaison, converge absolument.
5 Séries Numériques Réelles Alternées
5.1 Séries alternées
Définition : La série est alternée est une série de signe constant.
On parle aussi de série alternée à partir d'un certain rang.
Il s'agit donc de séries à valeur réelle.On parle aussi de série alternée à partir d'un certain rang.
Exemple : est une série alternée, mais pas .
5.2 Critère spécial des séries alternées
Théorème : une série alternée telle que la suite est décroissante tendant vers 0 à l'infini.
- Alors, est convergente de somme et .
- De plus, avec , on a , et est du signe de .
On dit que la somme de la série est encadrée par 2 termes consécutifs et que le reste de la série est, en valeur absolue, majorée par son premier terme.
Ce théorème est illustré par la figure ci-dessous.Preuve. On va faire la démonstration quand est du signe de .
d'où est décroissante.
d'où est croissante. D'autre part, . est croissante majorée, donc convergente.
De même, . est décroissante minorée, donc convergente.
Comme tend vers 0, ces deux suites sont adjacentes et convergent vers la même limite .
D'où, par monotonie et .
C'est à dire : que soit pair ou impair.
De même, . est décroissante minorée, donc convergente.
Comme tend vers 0, ces deux suites sont adjacentes et convergent vers la même limite .
D'où, par monotonie et .
C'est à dire : que soit pair ou impair.
Exemple : est une série alternée clairement convergente par application du critère spécial des séries alternés.
Il faut bien vérifier qu'on applique scrupuleusement le critère spécial.Remarque : Le critère spécial des séries alternées ne s'applique pas à des équivalents.
On écrit parfois avec alternée répondant au critère spécial des séries alternées et absolument convergente.
On écrit parfois avec alternée répondant au critère spécial des séries alternées et absolument convergente.
Exemple : est une série alternée telle que avec qui converge par application simple du critère spécial des séries alternées.
Cependant diverge.
En effet,
On a bien montré sur un exemple que le critère d'équivalence ne s'applique pas aux séries alternées...
Cependant diverge.
En effet,
On a bien montré sur un exemple que le critère d'équivalence ne s'applique pas aux séries alternées...
6 Compléments
6.1 Avec Maple
C'est le mot-clef « sum » qui permet de calculer une somme de série.> sum(1/(n**2),n=1..infinity); calcule qui vaut .
Maple connait la somme de nombreuses séries connues. Mais, il lui arrive de ne pas savoir déterminer la nature d'une série...
6.2 Les mathématiciens du chapitre
- Bernoulli Jacob 1654-1705
- Mathématicien suisse de la grande famille des Bernoulli. On lui doit des travaux sur les courbes, les coordonnées polaires, le calcul intégral, les séries numériques... C'est lui qui a montré la convergence de ...
- Euler Léonard 1707-1783
- L'apport de ce mathématicien suisse est plus que considérable. La définition précise de fonction, l'exponentielle complexe, les équations différentielles linéaires, les courbes paramétrées, les quadriques et, entre autres, de nombreux résultats sur les séries numériques...
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